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Les Départements aux côtés des invisibles !


Les Départements aux côtés des invisibles !

La pandémie du COVID 19 a révélé la profonde humanité des professionnels du secteur médico-social et des aidants.
Un EHPAD est un lieu de vie avant tout, tout comme le domicile de la personne. En temps normal, les soignants prennent le relais des familles dont les vies ne leur permettent pas de prendre soin à temps plein de leurs séniors ; ils les soignent, les accompagnent et leur offrent souvent le dernier cadre de vie. 
Comme en milieu hospitalier, on y a découvert des héros en blouse blanche qui chaque jour sont aux côtés de nos aînés. Au domicile aussi, les auxiliaires de vie ont assuré soin et vie sociale en relais des familles et aux côtés des aidants proches, eux aussi fortement impliqués.
Depuis le début de la crise, les Conseils départementaux ont été à la manœuvre pour mettre à disposition les moyens de sauvegarder le plus grand nombre de vies.
Nous nous sommes totalement mobilisés pour fournir  en masques et  protections individuelles de très nombreuses structures, alors même que les questions sanitaires ne relèvent pas de  nos responsabilités mais de celles de l 'État.
Nous nous sommes mobilisés pour permettre de rompre l’isolement des personnes âgées en toute sécurité.
Chaque jour, là où les instances nationales ont mis plusieurs semaines à prendre l’exacte mesure de ce qui se jouait, les Départements, par leur fine connaissance de ces secteurs se sont démenés pour accompagner, à l’échelle de leurs territoires, celles et ceux qui portent à bout de bras notre système de soins et prennent en charge la dépendance de nos aînés.
L’un des aspects criants du Covid-19 a été la mise en lumière dramatique de la vulnérabilité des EHPAD, du manque de moyens techniques, humains…, auxquels sont confrontés ces établissements qui relèvent pour la plupart d’un financement dépendant d’acteurs publics tous sous contrainte budgétaire :
L’Agence Régionale de Santé (ARS) pour la partie soins ou les Départements pour la prise en charge de la dépendance au moyen de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA).
L’hébergement est quant à lui financé par le résident et sa famille et là aussi, les Départements consacrent d’importants efforts financiers pour permettre aux familles de faire face aux coûts et baisser la facture des séniors, en privilégiant   également les habilitations de places éligibles à l’aide sociale pour mettre  à mal le modèle dominant des établissements privés et contribuer à rendre l’accueil  en établissement accessible à tous. 
Or, depuis des années, les Départements alertent l’État sur la compensation insuffisante des allocations individuelles de solidarité (APA).

Aujourd’hui, les Départements consacrent chaque année pour le compte de l'État et sur leurs ressources propres plus de 5 milliards d'euros au financement de la perte d’autonomie.
Également, les réformes successives de la tarification, l'insuffisance de moyens financiers et humains de l’État pour accompagner le grand âge, la charge d’un public aux pathologies de plus en plus lourdes, les très dures conditions de travail des professionnels, les difficultés de recrutement, le taux d’encadrement insuffisant, nous montrent que l’accompagnement de nos aînés ne saurait reposer sur la recherche de rentabilité et la seule logique comptable.
Cette situation n'est plus tenable !
Durant la crise, les EHPAD ont aussi dû faire face à d’importants déficits d’exploitation en raison de l’impossibilité d’accueillir de nouveaux résidents et à des charges nouvelles liées à la gestion des ressources humaines (renforts en personnel, remplacements, heures supplémentaires) et à l’achat de matériel de protection en raison des contraintes sanitaires imposées.
À titre d’exemple, à l’échelle d’un Département, comme le Tarn, ce déficit représente plusieurs millions d’euros, que le Conseil départemental ne pourra pas combler seul. Une situation susceptible de mettre en péril le fonctionnement de ces établissements et que l’on retrouve dans la plupart des autres Départements.
Les Départements restent en attente de l’effectivité de l’aide annoncée par l’État. Il est d’ailleurs hors de question de solliciter davantage financièrement les résidents ou leurs familles pour le solde qui restera à la charge des EHPAD !
Alors que nous cherchons tous à « ré inventer l’après », la crise sanitaire nous amène à repenser la façon dont il nous faut choisir d’accompagner le vieillissement,  la solitude, celle des soignants, des auxiliaires de vie, celle des aînés, mais aussi celle des aidants.
Nous devons être innovants pour prendre aussi en compte le parcours de vie de nos aînés en mutualisant toutes les ressources depuis l’hôpital, pour respecter leur choix de vie.
Face à l’urgence sanitaire et sociale dans laquelle se trouvent les EHPAD, il nous faut revenir à une vraie définition de la solidarité pour le vieillissement.
La réponse des pouvoirs publics doit être à la hauteur car, elle est aussi importante que les transitions écologique et numérique.
Nous appelons donc le Gouvernement à prendre des mesures financières exceptionnelles pour :

− Renforcer les moyens humains dans les structures pour personnes âgées, en établissement comme à domicile (Services d’Aide à Domicile); pour donner une réalité à cet accroissement des moyens humains, il faudra nécessairement lutter contre le manque d'attractivité des professions du grand âge en revalorisant les salaires, en améliorant les conditions de travail et en développant les formations.

-     Consolider la situation financière des EHPAD et leur financement selon des modalités pérennes.
-     Donner aux Départements les moyens d’assumer leur rôle de chef de file en matière sociale.
C’est un investissement social qui s'impose à tous !
Au moment où nous saluons les soignants, où chacun s’accorde sur le fait que la santé et le soin sont prioritaires, osons trouver des solutions qui remettent la personne qui réside ou travaille en EHPAD, au cœur de nos choix.
Comme nos soignants, les aînés sont nos invisibles.
Invisibles mais présents. Dignes témoins en conscience de notre société, de son humanité.
Ouvrons les yeux !

Les Président(e)s signataires :
André VIOLA, Président du Groupe de Gauche de l’ADF, Président du Département de l’Aude. Christophe RAMOND, Président du Département du Tarn.



René MASSETTE, Président du Département des Alpes-de-Haute-Provence. Laurent UGHETTO, Président du Département de l’Ardèche. Germinal PEIRO, Président du Département de la Dordogne. Nathalie SARRABEZOLLES, Présidente du Département du Finistère. Denis BOUAD, Président du Département du Gard. Georges MÉRIC, Président du Département de la Haute Garonne. Philippe MARTIN, Président du Département du Gers. Jean-Luc GLEYZE, Président du Département de la Gironde. Kléber MESQUIDA, Président du Département de l’Hérault. Jean-Luc CHENUT, Président du Département d’Ille-et-Vilaine. Xavier FORTINON, Président du Département des Landes. Serge RIGAL, Président du Département du Lot. Sophie BORDERIE, Présidente du Département du Lot-et-Garonne. Sophie PANTEL, Présidente du Département de la Lozère. Mathieu KLEIN, Président du Département de la Meurthe-et-Moselle. Alain LASSUS, Président du Département de la Nièvre. Hermeline MALHERBE, Présidente du Département des Pyrénées-Orientales. Yves KRATTINGER, Président du Département de la Haute-Saône. Jean-Claude LEBLOIS, Président du Département de la Haute-Vienne. Stéphane TROUSSEL, Président du Département de la Seine-Saint-Denis. Christian FAVIER, Président du Département du Val-de-Marne. Josette BOREL-LINCERTIN, Présidente du Département de la Guadeloupe.