Accéder au contenu principal

Accompagnement des jeunes majeurs : Un Gouvernement cynique et sinistre



Mardi soir, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi «visant à renforcer l’accompagnement des jeunes majeurs» confiés à l’Aide sociale à l’enfance.

À l’origine, le texte prévoyait d’obliger les départements à prendre en charge les enfants placés jusqu’à leurs 21 ans, par le biais d’un contrat jeune majeur, afin d’éviter toutes «sorties sèches» du dispositif de protection dès le jour de leur 18e anniversaire. Cet objectif était clair, sans ambiguïté, réclamé de longue date par les associations et les Présidentes et Présidents de département de gauche. Il n’en est plus rien.

En effet l’amendement principal du gouvernement, défendu par le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, et par la rapporteure du texte Brigitte Bourguignon, a radicalement modifié l’essence de la proposition de loi. L’article premier du texte, clé de voûte du projet législatif initial, a ainsi été réécrit dans son intégralité. Il n’est plus question d’imposer aux départements le «caractère obligatoire» du contrat jeune majeur.

À l’évidence ce mauvais coup vise d’abord les mineurs non accompagnés étrangers pour couper court à des prises en charge par-delà la majorité.

De fait, seuls les jeunes ayant été placés pendant dix-huit mois consécutifs, dans les deux ans précédant leur majorité, seront éligibles au dispositif et à leur demande. Sans le formuler explicitement, c’est l’exclusion des mineurs non accompagnés étrangers, qui sollicitent la protection de la France et remplissent rarement ces conditions de longévité de prise en charge à leurs 18 ans, qui est à l’œuvre.

Aujourd’hui et une nouvelle fois le Gouvernement fait de la protection de l’enfance un gadget en dénaturant un texte au détriment des premiers concernés en mettant en place un nouveau contrat aux contours flous qui exclut une très grande partie de jeunes.

Les départements de gauche ne peuvent se résoudre à accepter cette véritable régression en matière de protection de l’enfance et s’engagerons pour un texte fort qui ne laissera pas sur le bord du chemin les plus vulnérables parmi les vulnérables.