Fidèle à ma
démarche d'aller au contact des territoires, je poursuis mes visites des
départements de France. Animé par la volonté d'échanger sur les politiques
menées par les majorités de gauche, c'est dans le Lot-et-Garonne, chez Pierre
Camani, que je me suis rendu jeudi 28 janvier dernier.
Le programme
concocté par mon hôte recouvrait de multiples facettes de l’activité d’un
Département, toutes abordées sous l’angle de la modernité et de l’avenir, en 3
étapes dans des domaines d’activités bien différents.
Première halte
Lot-et-Garonnaise, le collège Ducos de Hauron. Ici, le Conseil départemental
soutient fortement l’expérimentation et l’innovation de l’équipe pédagogique et
du corps enseignant, pour le plus grand plaisir et l’épanouissement des élèves.
Cela se traduit par une classe à horaires aménagés « musique » dont
nous avons pu apprécier tout autant la qualité vocale lors d’un mini-récital,
que le matériel de haute-technologie mis à sa disposition.
Grâce au partenariat
entre l’Éducation nationale et le Département, les collégiens peuvent aborder
la musique assistée par informatiques, sur des ordinateurs haut-de-gamme de
dernière génération et profiter d’un matériel de sonorisation de haute qualité.
Au rang des expérimentations, le Département a choisi d’inscrire le collège au
rang des établissements préfigurateurs pour l’introduction de la tablette
numérique à l’école. Il ne s’agit pas de céder à un effet de mode, mais bien de
penser l’éducation du futur en s’en donnant les moyens : prise en compte
des coûts de maintenance, création d’un réseau wifi mais aussi travail des
enseignants pour que la tablette soit un véritable outil pédagogique et pas un
gadget… Rien n’est laissé au hasard par l'équipe du collège et la direction de
l'Éducation du Département et c’est tant mieux. Et tout cela dans un collège
qui n’est pas coupé du monde qui l’entoure comme le prouve la réflexion menée
par les collégiens sur la laïcité. Elle s’est traduite par l’adoption d’une
charte annexée au règlement intérieur pour que « la laïcité au collège
Ducos de Hauron nous permette de vivre tous ensemble en se respectant les uns
les autres ».
Pour atteindre
notre deuxième étape, nous avons emprunté la rocade agenaise pour sortir de la
ville et rejoindre, non loin de là, la commune de Boé et ses vastes champs dont
la plupart sont couverts de serres. Bienvenue dans la SCEA Les cressonnières
d’Aquitaine, l’un des plus gros producteurs de Cresson de France. Notre visite
ne doit rien au hasard. L'engagement au côté des agriculteurs est l'un des
marqueurs forts de Pierre Camani. Alors quand ceux-ci choisissent de
diversifier leurs cultures et de s'engager dans une approche responsable au
faible impact environnemental, grâce à des pratiques phytosanitaires raisonnées
et l’utilisation en circuit semi-fermé de la nappe phréatique pour
l’irrigation, il est normal que le Département soit à leurs côtés. C'est ainsi
que dans cette exploitation, la serre permet de faire pousser du cresson, de
cultiver des graines (dont la SCEA est le seul fournisseur français) mais aussi
de produire de l’électricité grâce aux panneaux photovoltaïques installés sur
1,3 hectare. Cette technique permet notamment d'échapper à la saisonnalité de
l'activité et génère de ce fait la possibilité de création d’emplois pérennes.
Jechange.fr… Tel
est le nom de l’entreprise que nous sommes allés visiter pour clore la journée.
Le changement, c’est toujours synonyme d’ébullition, de mouvement. Et je ne fus
pas déçu quand nous avons franchi les portes de cette jeune entreprise et
l’impression fut saisissante : au cœur d’Agen, nous avions le sentiment
d’être dans une entreprise américaine. Uniquement des jeunes, aux tenues
vestimentaires plutôt décontractées, des ordinateurs dans toutes les pièces, de
grands écrans de contrôle qui délivrent de multiples statistiques. A n’en pas
douter, nous sommes dans le domaine des activités liées au numérique et dans
une entreprise en forte croissance. Belle initiative que d'accompagner ce type
d'entreprise dans un territoire rural a travers l’Agropole, incubateur et
pépinière d’entreprise dont le Département est l’un des partenaires actifs.
L'entreprise en
elle-même, dirigée par Philippe Goold, s'est spécialisée dans la comparaison de
prix sur internet dans le domaine de l’ADSL, le mobile, l’assurance et les
banques. Le modèle économique est intéressant : ici, ce ne sont pas les
utilisateurs qui paient un service, ce sont les fournisseurs qui rémunèrent
l’intermédiaire sur la base des contrats obtenus avec leurs futurs clients. Et
cela fonctionne, à n’en pas douter, puisque ce groupe de 95 salariés est en
train de développer ses marchés espagnols et belges.
Ainsi se sont achevées mes visites dans le Lot-et-Garonne où, une fois
de plus, nous avons pu mesurer l'apport du Département dans le développement et
l'attractivité du territoire.