Cette semaine, c’est avec plaisir
que j’ai pu me rendre en Haute Vienne à la rencontre de Jean-Claude LEBLOIS
avec lequel nous partageons cette particularité d’avoir succédé à
Marie-Françoise PÉROL DUMONT, lui au département et moi au groupe de gauche de
l’ADF.
Au programme de cette visite, un
focus sur les politiques innovantes menées dans ce département rural sur le
maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie.
En effet, comme ses voisins
limousins, la Haute-Vienne participe au projet d'expérimentation domotique
ICARE. Ce projet porté par l’industriel Legrand (entreprise du CAC 40 dont le
siège social est à Limoges), a pour objectif de déployer à plus grande échelle
des solutions adaptées qui viendraient en complément d'une aide humaine pour favoriser
le maintien à domicile. Ainsi en Haute-Vienne, 200 foyers équipés d’un pack
domotique de base, dont certains complétés d’une tablette numérique et de
capteurs biométriques, ont permis d’évaluer pendant 24 mois l’impact de
solutions technologiques, organisationnelles et médico-sociales innovantes pour
le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie.
Si le rapport sera rendu d’ici
quelques semaines, nous avons pu nous rendre au siège social de l’entreprise
Legrand afin de découvrir ce fameux pack domotique au sein de « la maison du
bien-être », véritable pavillon témoin intégrant l’ensemble des solutions
proposées par l'entreprise afin de prévenir les pertes d’autonomie.
Ainsi des outils de sécurisation
du logement (verrouillage des portes et fermeture des volets avec un seul
interrupteur, etc.), d’accompagnement pour éviter les chutes (chemin lumineux,
lampes à capteurs de mouvements, etc.), de détection (fumée, ouverture de
porte, mouvements) et d’assistance (bouton de secours en cas de chute dans la
douche ou bracelet alarme porté au poignet, plateforme de secours téléphonique
en haut-parleur) permettent d’assurer un confort optimal pour les utilisateurs.
L’objectif de ce pack est
d’éviter l’hospitalisation des personnes âgées, soit en évitant les chutes,
soit en intervenant au plus vite après une chute, puisque ce sont souvent les
premières chutes qui entraînent ensuite des besoins de placement en EHPAD ou
des hospitalisations.
Un second volet de cette étude
est actuellement en cours. Il a vocation à comparer les suivis médicaux de 270
personnes atteintes de 2 pathologies avec et sans pack domotique. Dans le cadre
de ce volet ce sont des balances, tensiomètres, thermomètres, oxymètres
connectés qui permettent chaque jour de réaliser une télésurveillance clinique.
A l’avenir, de tels dispositifs
pourraient permettre de maintenir à domicile un grand nombre de personnes en
perte d’autonomie et de détecter les problèmes de santé. Un dispositif
gagnant/gagnant puisque non seulement les personnes concernées restent chez
elles, mais en plus cela optimise les déplacements des médecins généralistes et
limite les hospitalisations.
Après la présentation de ces
outils, nous avons pris la direction de Saint-Pardoux, petite commune de 600
habitants, pour rencontrer les habitants d’un lotissement de logements adaptés
intégrant des solutions domotiques. Du théorique au concret. L’occasion de
s’entretenir avec un des résidents qui a pu faire part de sa satisfaction quant
au confort et la praticité d’un tel logement.
Ces logements construits par
l’ODHAC 87 (office public de l’habitat) avec le soutien de la commune et du
conseil départemental ont été intégrés au cœur de village et accompagnés par la
construction, à proximité immédiate, d’un bâtiment accueillant des services au
public de proximité comme un relais poste, une épicerie (en lien avec les
supermarchés alentours), une salle polyvalente dédiée aux réceptions communales
et à l’accueil périscolaire, et enfin une salle à disposition des associations et
des résidents du lotissement afin de partager des moments conviviaux.
Ce véritable projet d’ensemble a
permis de redynamiser le centre du village, de créer des emplois et a suscité
un fort intérêt puisqu’il y eut beaucoup plus de candidatures que de logements
disponibles. Une initiative à valoriser !
Enfin, après ces deux visites,
j’ai pu rencontrer les deux groupes qui composent la majorité du département et
échanger avec l’ensemble de leurs membres sur les problématiques majeures que
rencontrent nos départements. Parmi les sujets en débat, le financement du RSA
bien entendu, la problématique des mineurs étrangers isolés, sur laquelle la
Haute Vienne est mobilisée nationalement via la participation au comité
national en charge de la répartition, et enfin l’application de la loi NOTRe
avec notamment la problématique des transports scolaires.